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hommes qui voient en petit et en particulier, qui voient successivement.

Une époque s’ignore, c’est-à-dire ignore la pensée qui la fait agir, mais Dieu connaît cette pensée : c’est lui qui l’a mise dans la sphère d’activité de l’homme pour qu’il se l’assimile à de certaines conditions.

(Réflex. div. éd. 1833, p. 290.)


Remarquons bien qu’un âge contient en puissance l’âge qui le suit immédiatement.

(Paling. soc., p. 69.)


Le plébéien, après avoir lutté contre les éléments, lutte contre les institutions primitives ; l’émancipation successive est le prix de cette lutte, condition nécessaire et providentielle de tout progrès. L’homme est donc tenu de faire le sol, de faire sa propre intelligence.

Le patricien d’une époque fut le plébéien de l’époque précédente. Ainsi le patricien d’une époque historique fut le plébéien d’une époque héroïque, et le patricien d’une époque héroïque fut le plébéien d’une époque cosmogonique ; car tout est succession, développement, progrès dans la marche des destinées humaines.

(Paling. soc., p. 219.)


La Providence secoue violemment le genre humain pour le faire avancer. Il n’a d’intelligence qu’à la sollicitation de la douleur. N’est-ce pas là le signe de la déchéance ! La prospérité corrompt, les empires périssent dans le luxe et la mollesse.

(Paling. soc., p. 72.)


L’éducation du genre humain est pénible : il faut qu’il mérite ; il faut qu’il se fasse lui-même ; il faut qu’il expie.

(Paling. soc., p. 74.)