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À l’origine, nous le savons par toutes les poésies théogoniques et cosmogoniques, l’homme combat les éléments corps à corps ; il brave les feux des volcans, il dompte la fureur des eaux ; il fait l’air et le sol ; la contrée et le climat sont en quelque sorte son ouvrage ; dans les temps de fin, c’est le contraire qui arrive.

(Form. génér. de l’Hist, Revue de Paris, 1829, T. II, p. 141.)


Selon moi, immédiatement après la dernière révolution qui changea la surface de la terre, dès qu’une contrée fut habitable, elle fut habitée. Un instinct analogue à celui des oiseaux voyageurs, inspiré par la Providence divine, convia les familles humaines à se disperser sur tout le globe, à mesure que les eaux se retiraient, à mesure que les volcans cessaient de brûler ; et dans cet antique partage du monde désert, dont nous trouvons la première trace dans la Genèse, chaque chef de l’essaim emporta avec lui une partie des traditions, héritage commun de ces familles humaines primitives.

(Paling. soc., p. 117.)


Partout l’homme a été obligé de conquérir sa demeure. Il a fait le sol où il s’est établi ; ensuite il s’est fait lui-même.

(Paling. soc., p. 215.)


Nulle race n’est sur la terre dans un dénuement absolu de traditions. Pour les peuples ainsi que pour les hommes, imprimer un mouvement à l’intelligence, c’est ébranler la mémoire.

(Orphée, 1. IV.)


Les diverses races humaines ont chacune leurs formes de réalisation, rendues vivantes par le génie, qui réside en elles, et que Dieu leur a données en signe de son alliance.

(Orphée, 1. I.)