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tables traditions chrétiennes. Oui le dogme de la présence réelle est le dogme autour duquel doit se reconstruire l’unité ; car il a sa racine dans la psychologie chrétienne qui est une psychologie cosmogonique.

(Ville des Expiat. ; Séance d’init.)


Le mystère de la déchéance et celui de la civilisation s’expliquent l’un par l’autre. Le Christ qui a racheté la nature humaine, n’aurait pu la racheter, s’il se fût identifié à elle. Voilà pourquoi le Christ est Dieu et homme.

(Ville des Expiat., liv. I, 1.)


Le dogme de l’eucharistie est le résumé de tous les sacrifices, l’immolation perpétuelle et sans fin, ou plutôt tous les sacrifices qui ont précédé la divulgation ne sont qu’une prophétie, un emblème de celui-ci. En effet, il est parlé dans les Écritures de la victime immolée dès le commencement. La médiation est un dogme cosmogonique, c’est-à-dire une des lois en vertu desquelles le monde existe. Le dogme eucharistique, éternel, contemporain de tous les temps, et de ce qui est hors du temps, qui règne sur tous les lieux à la fois, est rendu actuel et tangible par une seule parole, qui fit le ciel et la terre ; la parole du Sacerdoce éternel est la même qui soumet la victime éternelle, chaque fois qu’elle est demandée, qui consomme le sacrifice éternel du Golgotha, qui réconcilie éternellement l’homme avec lui-même et avec son Créateur, qui le replace éternellement au sein d’une grande harmonie dont il devait être le centre.

De ce que la présence réelle est le dogme chrétien par excellence, il suit que l’Église qui seule admet ce dogme perpétuel de l’amour, est incontestablement