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Ce qui a toujours troublé la raison de tous les fabricateurs de systèmes, c’est qu’ils ont toujours fait tendre l’espèce humaine au bonheur, comme si enfin on pouvait être d’accord sur les appréciations du bonheur.

(Le Vieillard et le Jeune homme, 7e Entr.)


Ce qui conserve les religions fausses ou les propage, avant comme après la venue de Jésus-Christ, c’est ce qu’elles renferment de chrétien.

(Inst. soc., ch. II.)


Des esprits inattentifs ont souvent, comme on sait, accusé le peuple hébreu de n’avoir pas connu autrefois le dogme de l’immortalité de l’âme, parce que, prétendaient-ils, ce dogme n’est nulle part textuellement énoncé dans la loi judaïque, mais il était bien plus formellement énoncé que par des mots ou des propositions, puisqu’il jaillissait du génie même de la langue, si fortement empreint du sentiment de la continuité d’existence.

(Inst., soc., ch. ii, éd. 1818, p. 350.)


N’oublions jamais que tous les actes divins sont continus et que celui de la médiation est continu comme celui de la création ; c’est cette pensée qui réunira un jour toutes les communions chrétiennes. Il ne peut y avoir de commémoration pour un fait qui n’est pas interrompu ; il ne peut y avoir que l’apparition même du fait, qui ne cesse jamais d’être un fait actuel. Ceci seul nous fait comprendre comment les prétentions de l’Église catholique sont fondées, lorsqu’elle affirme être dépositaire des véri-