Page:Ballanche - Pensées et Fragments, éd. Vulliaud, 1907.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Le critérium de la raison est un critérium relatif et progressif.

Le critérium de la conscience est lui-même relatif et progressif.

(L’homme sans nom. Préface, éd. 1832, p. lxxxvii.)


La philosophie des sensations a épuisé toutes ses conséquences ; elle s’est brisée contre le matérialisme. La philosophie idéaliste a aussi épuisé ses conséquences ; elle s’est perdue dans la négation des réalités, comme les Indiens, elle a fait de l’illusion une puissance cosmogonique, et, chose triste à penser, elle a dû ne rencontrer que le doute, non le doute qui demande l’examen, qui implore l’expérience, mais le doute dogmatique, le doute rationnel reposant sur une sorte d’impossibilité d’arriver à la certitude. Cela tient à ce que nous exigeons pour la certitude, des conditions que nos facultés actuelles ne comportent pas.

Une partie de la philosophie ancienne nous est inconnue ; c’est celle qui, sortant à peine de la poésie, en avait encore conservé le langage.

La philosophie pythagoricienne est fille d’une poésie antérieure, que nous sommes obligés de reconstruire par les mythes.

(Paling. soc, p. 354.)


Le platonisme fut, parmi les nations païennes, une heureuse préparation à la religion de Jésus-Christ. Le platonisme fut utile avant et après le christianisme, avant, pour y amener les hommes ; après, pour les confirmer dans cette croyance.

(Inst. soc., ch. x, paragr. iv.)


La religion naturelle du déiste est une erreur analogue à celle du contrat primitif dans l’institution sociale.

(Paling. soc., p. 11.)