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morale ne peut avoir que de grandes et nobles destinées.

(Paling, soc., p. 38.)


Or, la pensée divine voulut produire l’homme. Ici la pensée humaine éperdue se réfracte dans un dogme comme la lumière dans un prisme, et pourtant le dogme doit réfléchir la nature intime et transcendantale de l’homme.

(Vis. d’Heb., p. 31.)


Ce qui subsiste après la déchéance, c’est la volonté libre s’exerçant dans la variété avant d’arriver à l’unité, c’est la puissance du retour à l’unité par l’expiation.

(Vis. d’Heb., p. 26.)


L’essence humaine est une, spontanée, toujours identique à elle-même, distincte de toutes les autres essences.

(Paling. soc., p. 78.)


Pourrait-on se faire une idée de ce qu’est la volonté humaine ? Elle n’a que deux forces au-dessus d’elle : la Providence et le Destin. Le Destin dans le sens le plus étendu et le plus général, c’est l’irrévocabilité d’un acte de volonté, produit au dehors. Le Destin est donc tantôt le résultat de la volonté divine, ou de la Providence et tantôt l’ouvrage de l’homme.

(Paling. soc., p. 126.)


Le genre humain peut être considéré comme un seul tout ; et c’est dans cette considération élevée que l’on rencontre une des bornes assignées par la Providence à notre liberté. L’homme a non seulement à porter le joug de son être matériel, il a aussi à suivre les mouvements qui lui sont imprimés par le tout dont il fait partie. L’individualité n’est point, pour lui, dans ce monde. Nos destinées futures ont