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La Providence de Dieu, qui n’a jamais cessé de veiller sur les destinées humaines, a voulu qu’elles fussent une suite d’initiations mystérieuses et pénibles, pour qu’elles fussent méritoires comme foi et comme labeur.

(Paling. soc., préface.)


Cette vie est une épreuve à laquelle succéderont d’autres épreuves, selon les besoins de chacun, car il faut que toute créature parvienne à la perfection à laquelle elle est propre, à laquelle elle a droit par son essence même ; et alors, mais seulement alors, elle entre dans la plénitude de son état définitif. La durée des épreuves successives prend plus ou moins de temps ; mais le temps nous importe peu, quand il s’agit des plans de Dieu, puisque Dieu a les trésors de l’éternité.

(Paling. soc., p. 121.)


Deux systèmes d’idées partagent le monde. L’un, c’est la nécessité, l’impitoyable nécessité qui régit tous les êtres ; l’autre, c’est la liberté accordée aux êtres moraux et intelligents. Si le premier système est vrai, le mal qui existe, et que nous voyons, est une image du mal éternel. Si le second système est vrai, toute créature intelligente et morale, en se perfectionnant, comme elle en a reçu la faculté, parviendra tôt ou tard à un état définitif qui sera bon. Laissez-moi lire ce dernier système dans la loi chrétienne.

(Réflexions diverses, éd. 1833, p. 318.)


Au lieu de la fatalité tragique des anciens, ou de cette autre fatalité, également inflexible qu’on est convenu d’appeler la force des choses, il faut bien admettre l’enchaînement merveilleux des causes et des effets, les effets à leur tour devenant causes, pour entretenir la génération sans fin des destinées