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Pour bien apprécier le dogme de la déchéance, il faut se le représenter comme la conquête de la conscience et de la responsabilité humaine.

Ceci n’est point une hypothèse ; c’est une croyance déposée au fond de toutes les traditions générales du genre humain.

(Paling. soc., p. 79.)


L’origine du mal, c’est la nécessité de la liberté, pour que l’homme fût, selon son essence, un être moral. L’homme ayant été créé libre, il a bien fallu qu’il pût abuser de sa liberté. Le mal hors de l’homme, le mal dans le reste de la création, est le mystère sous lequel s’enveloppe, en ce monde, la nécessité du mal relativement à l’homme, c’est-à-dire la liberté.

(La Ville des Expiations, liv. I, 1.)


La responsabilité étant une promotion, et la faute étant une suite de l’acquisition de la faculté du bien et du mal, il était inévitable que la réhabilitation fût identique à la chute.

(Paling. soc., p. 80.)


Le mal a été réparti pour être moins pesant, étendu pour être moins intense.

(Paling. soc., p. 81.)


Dans ce monde, tel que l’a fait la déchéance de l’être intelligent, tout est destruction et renaissance.

Toute vie repose sur la mort.

Le présent n’existe que sur les ruines du passé ; et le passé, qui fut le présent, n’existe que sur les ruines d’un passé antérieur.

(Orphée, liv. VIII)


Une créature intelligente, une créature faite à l’image de Dieu, doit toujours finir par concevoir le bien.

(Ville des Expiat., liv. III, 3.)