adresse des paroles entrecoupées, et tantôt lui tient de longs discours. Elles surviennent très souvent chez les érotomanes, chez les sujets dont le délire se dégage de tout alliage ; ces hallucinations peuvent donner au processus pathologique une tournure tout à fait imprévue.
L’une des malades que j’ai observées, une vieille demoiselle, qui est restée longtemps à la clinique, parvenue à un âge qui paraîtrait devoir exclure les préoccupations de cet ordre, voit un jour dans la rue un homme qui passe et la regarde : « S’il m’a regardée, dit-elle, c’est qu’il m’aime. » À partir de ce moment, loin de persécuter son amant imaginaire, elle se croit persécutée par lui : il lui parle constamment : elle s’imagine qu’on a placé dans sa chambre à coucher des téléphones à l’aide desquels il soutient avec elle de longues conver-