Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voyage : « La vie est belle, repartirons seulement jeudi. T.V.B. »

Le jeudi, Port-Étienne et Saint-Louis étaient touchés en un vol d’une belle régularité ; les 2 625 kilomètres du parcours avaient été franchis en 12 h. 50, y compris l’escale.

Deux jours plus tard, après un survol de 900 kilomètres d’océan, le petit trimoteur atterrissait à Porto-Maio où il était le premier avion à se poser. Le soir même, le « Biarritz » avait rallié Dakar, mission terminée. Mermoz était enthousiaste. Quant à Verneilh, il télégraphia sa joie :

— Pour la seconde fois, la trottinette est la première à se poser sur de petits coins jamais pratiqués. Équipage et matériel en pleine forme.

Comme s’il devinait que ses heures étaient désormais comptées, Verneilh va, sans arrêt, effectuer de nombreux vols à bord de son cher Couzinet-33. Le 9 juin, emmenant Noguès, le radio Pascal et le mécanicien Lebas[1], Verneilh décolle pour Alger, à 3 h. 20 du matin. Une erreur du poste goniométrique de l’Agha retarde son atterrissage à Alger jusqu’à 13 heures.

Verneilh avait décidé de rentrer à Paris dans la journée et, après un bref repos, décollait à 14 h. 13 pour la France. Le radio Pierre Viré, qui devait devenir depuis l’un de nos plus grands écrivains de l’air, avait remplacé Pascal. Le mistral qui freina l’appareil, réduisant sa vitesse à 100 à l’heure, contraignit Verneilh à se poser à Marseille, après avoir fait demi-tour

  1. Lebas remplaçait Rejenge, victime d’un accident le 22 mars : à la mise en route à Casablanca, une hélice lui avait fracassé un bras.