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sommes très légèrement en retard, mais ce ne sera pas trop long, le temps pour vous de fumer l’une de ces excellentes égyptiennes — et il leur tendit son étui — tout sera là. D’ailleurs, voyez…

Verneilh, Dévé et Munch, ahuris, regardèrent dans la direction indiquée. Une petite caravane apparaissait au sommet d’une dune ; elle fut bientôt près de l’appareil. Outre l’essence et l’huile prévues, elle déballa tentes et couchettes ; une table fut dressée qui portait un véritable repas. Ni vin, ni whisky n’avaient été oubliés… Comble du raffinement, de la glace fut versée dans les verres ! Un téléphone portatif leur permit de communiquer avec Gwadar.

Quelques heures plus tard, restaurés et reposés, les Français reprenaient leur vol vers l’Orient, non sans avoir salué d’un orbe reconnaissant ce Foin de désert transformé pour eux en oasis.

Les étapes quotidiennes et régulières conduissirent le « Biarritz » successivement à Bassorah, Karatchi, Allahabab, Calcutta, Moulmein et Alorstar. Ce dernier terrain est une piste de secours aménagée par la K.L.M. dans l’État de Kédrah, dont cette ville est la capitale. Verneilh s’y posa le 20 mars avant de rejoindre Batavia. En cette saison des pluies les terrains des Indes néerlandaises étaient pour la plupart inondés et le Couzinet-33 ne put arriver que le 24 à 7 h. 20 du matin à Koepang, dans l’île de Timor ; trois faux-départs ne lui permirent d’atteindre le continent australien que le 26 ; le 30 il était à Brisbane, n’attendant plus que des conditions favorables pour accomplir la dernière étape Brisbane-Nouméa.