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confiance avec laquelle ils décollèrent au premier beau jour de la fameuse « piste des grands raids » pour rallier Tripoli d’un seul coup d’aile.

En pleine nuit, à 5 h. 55, le petit trimoteur quitta Istres le 9 mars 1932, emportant plus de 2 000 litres d’essence.

Dévé signala successivement leur passage à 8 heures sur Porto-Torrès, à 9 h. 5 à la pointe sud de la Sardaigne ; le F-AMLV survolait à 10 heures la côte tunisienne et atteignait Sfax un peu après midi. La frontière était franchie à 13 h. 26 au nord-est de Ben-Ghardane ; à 14 h. 10, après plus de huit heures de vol, Verneilh atterrissait sur le magnifique aérodrome, de Tripoli, ayant suivi scrupuleusement l’horaire établi par Dévé et ce, malgré une sérieuse zone de mauvais temps rencontrée en Méditerranée. L’avion avait dû survoler pendant la plus grande durée du parcours la couche nuageuse ; pris dans une ascendance au-dessus de la Sardaigne, il avait gagné en quelques minutes plus de 1 000 mètres sans augmenter nullement le régime des trois Gypsy. Le Caire fut atteint le lendemain, mais les aviateurs ne purent décoller pour Bassorah que le 13, après 10 heures. Le soir même ils couchaient à Bassorah et le 14, à 6 heures, décollaient vers Karatchi. Une escale de sécurité avait été prévue en plein désert et ici se place une scène amusante. Lorsque Dévé eut repéré le point de ravitaillement et que le « Biarritz » se fut posé non loin de Gwadar, les Français virent, à leur grande stupéfaction, un homme — un seul — se diriger vers eux.

— Excusez-moi, messieurs, dit-il en se découvrant avec la plus parfaite urbanité, je viens vous présenter les excuses de ma société ; nous