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CIEL D'AMÉRIQUE

l’exaltation de l’initiative individuelle et du travail enthousiaste d’équipe au service du pays et de nos ailes. »

L’on ne saurait mieux dire !

En 1934, Air-France rappelait Vachet, qui devenait sous-directeur de l’exploitation à Paris. Il rentrait en France avec sa femme après avoir couvert plus de 30 000 kilomètres au-dessus de régions pour la plupart inconnues ; Mme Vachet avait effectué avec lui plus de 1 200 heures de vol !

Si les lignes du Venezuela ne fonctionnaient plus sous notre pavillon, elles continuèrent néanmoins sous une direction, avec du personnel et du matériel français : ce fut la gloire de Gaston Chenu, formé à l’école de Vachet, de poursuivre, jusqu’en 1937, sa tâche.

Je dirai ailleurs comment, devant la carence de notre gouvernement qui refusa à Chenu du matériel moderne, l’influence américaine se substitua bientôt à la nôtre.

Sur les lignes prospectées et créées par Vachet et Chenu, des Lockheed-10 puis des Lockheed-14 remplacèrent les 5 Laté-28 périmés, alors qu’en 1934 l’armée de l’Air vénézuélienne était équipée de Bréguet-27. Le bateau qui ramenait Chenu en France, en décembre 1937, conduisait en Italie une mission de trois officiers commandée par le major Mile Eléazar, ancien élève de Robert Guérin.

Toute l’inertie et l’incompréhension qui se manifestèrent dans les hautes sphères aéronautiques françaises au sujet des lignes du Venezuela sont contenues dans cette réponse d’un haut dirigeant d’Air-France, qui venait de racheter l’Aéropostale en décembre 1933 :