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BALISEURS DE CIELS

neuf et visita encore une fois « ses chantiers », comme il disait plaisamment, chantiers échelonnés au long de tout un continent sur plus de 4 000 kilomètres.

À son retour, il trouva Pranville arrivé de France en son absence avec quatre pilotes et des appareils éprouvés sur Casa-Dakar : deux Laté-25 et un 26.

Le 14 novembre, Vachet et Pranville descendaient sur Buenos-Ayres avec l’un des deux Laté-25 tandis que, le 15, Pivot, avec l’autre appareil, remontait sur Natal. Suivant l’horaire qui devait devenir la règle intangible des liaisons régulières, la ligne Natal-Buenos-Ayres était née.

Quinze jours plus tard débarquait du Groix, au quai de Rio, Jean Mermoz qui devait donner un nouvel élan à l’essor du réseau d’Amérique.

Janvier 1928, la pleine chaleur dans ces régions équatoriales : à bord du vieux Bréguet, Vachet emmène un ingénieur et son mécanicien ; par les plages de Ceara et de San-Luiz-de-Maranhao, ils atteignent Belem-du-Para. Pluies ni tornades n’arrêtèrent la mission qui commença de travailler à la recherche des terrains. Vachet, laissant ses passagers, reprit la route de Rio, mais le Renault s’arrêta net alors que le Bréguet survolait heureusement une plage atterrissable. Hélice calée, Vachet se posa et hissa son appareil à l’abri de la marée ; il venait à peine de terminer ce travail très pénible pour un homme seul quand une tempête se leva ; le pilote amarra le Bréguet et se blottit dans la carlingue ; toute la nuit une pluie diluvienne résonna sur les tôles.