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CIEL D'AMÉRIQUE

— Choisissez votre terrain, je vous l’offre, dit-il seulement, embrassant d’un geste de grand seigneur le paysage magnifique qui se déroulait à leurs pieds.

Vachet fit son choix et décolla vers Recife, sa tâche accomplie : l’infrastructure du réseau d’Amérique du Sud prenait décidément corps.

Durant tous ces vols, Mme Vachet avait servi de navigatrice ou d’aide-mécanicien, tenant les commandes durant la mise en route du moteur, sautant à terre pour enlever les cales puis, prenant place à son poste, derrière son mari.

« L’ère héroïque est close », disait Vachet à Deley qu’il avait gardé avec lui : « À nous trois maintenant, ça va être du billard ! »

À la fin d’août, les reconnaissances vers Maceio, Natal et même Fernando-de-Noronha — l’île des bagnards où l’on avait projeté d’installer une base d’hydravions en vue des futures traversées de l’océan — étaient terminées ; le trio rentra par bateau à Rio, car le moteur du Bréguet-Renault avait définitivement rendu l’âme.

Thomas n’attendait que leur arrivée pour essayer les deux Laté-17 tout neufs : deux atterrissages forcés, consécutifs à des baisses de régime aussitôt après le décollage, leur firent un sort dès le lendemain.

— C’est tout ce qu’ils ont trouvé à nous envoyer, râla Vachet tandis qu’il réconfortait Thomas échappé par deux fois à la mort, c’est le coup des amphibies d’Alicante qui recommence !

Vachet reprit son F-AECT équipé d’un moteur