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CIEL D'AMÉRIQUE

terrains et Vachet, chaque soir, dans les chambres d’hôtel où le conduisaient les hasards de ses recherches, établissait les dossiers de base de toutes ces escales qui devaient devenir les étapes par lesquelles se réaliserait, chaque semaine, le rêve merveilleux auquel il avait consacré sa vie : la liaison aérienne France-Amérique du Sud.

Près de Recife, il retrouva aux trois quarts détruit depuis deux ans par les intempéries le F-AECT et décida de le réparer afin de poursuivre sa mission en avion.

Durant un mois, avec l’aide d’un manœuvre, Vachet remit en état moteur et cellule : sa femme rapiéça la toile du gouvernail de direction et la passa à l’émaillite ; le soir, tous deux se rendaient aux réceptions officielles des municipalités près desquelles ils sollicitaient des concessions de terrains.

Un matin de mai, Vachet mit en route le Renault qui n’avait pas tourné depuis plus de deux ans et fit un court point fixe : son manœuvre craintif enleva les cales et le F-AECT, ressuscité, s’enleva pour un court vol d’essai de cette même plage de Boa-Viagem où il avait bien cru finir misérablement sa carrière.

Le lendemain, au moment du départ vers Rio, un ordre télégraphique de Marcel Bouilloux-Lafont convoqua Vachet à Buenos-Ayres.

Emmenant sa femme, il rallia Montevideo le soir même et s’embarqua pour traverser de nuit le Rio de la Plata.

Le lendemain, il partait pour le Chili avec M. Bouilloux-Lafont qui avait décidé de prolonger jusqu’à Santiago la ligne Recife-Buenos-Ayres. Lorsque le 1er juin, Vachet retrouva à