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BALISEURS DE CIELS

emparée des trois hommes depuis qu’ils avaient perdu le contact avec le F-AECT se dissipa : une voiture arrivant de la ville avait vu l’appareil se poser sans difficulté.

Le lendemain, à l’heure de la marée basse, Hamm décolla vers Camassary où il compléta ses pleins ; à 10 h. 30, les Bréguet partaient pour la dernière étape Bahia-Recife.

Vers midi, ils dépassaient l’embouchure immense du rio Francisco, grand fleuve jaune semé d’îlots qui se jette dans la mer par une barre impressionnante d’écume, avant de poursuivre durant près de quatre heures leur cabotage aérien au long d’une côte plate où la forêt vierge finit aux bords de plages plantées de cocotiers géants. Les pilotes voyaient déjà, à quelques trois kilomètres devant eux, apparaître la plage balisée d’Encanta-Moca et perdaient de l’altitude pour s’y poser lorsque, près du petit village de Boa-Viagem, le moteur du F-AECT s’arrêta net. Hamm, qui ne se trouvait plus qu’à 50 mètres d’altitude, rendit la main et se posa dans l’étroite bande de sable que la marée montante n’avait pas encore submergée.

Les roues touchèrent des récifs déjà recouverts d’eau et l’avion capota ; les trois occupants étaient indemnes par miracle, mais la mission ne disposait plus que d’un seul appareil.

Après trente-six heures à Recife, Vachet repartait pour Rio-de-Janeiro qu’il atteignait le 9 mars sans incident : la ligne était défrichée désormais de Recife à Buenos-Ayres et M. Latécoère chargea aussitôt le chef-pilote d’en établir l’infrastructure et de l’ouvrir dès que possible.