Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
CIEL D'AMÉRIQUE

partent pour la plus longue étape qu’ils aient encore franchie : les 850 kilomètres qui séparent Rio de Caravellas sont couverts en six heures de vol et les Français sont accueillis pour le déjeuner sur le terrain de cette ville, situé en bordure de la voie ferrée qui relie Ponta-d’Areia à Theophilo-Ottoni. Une bonne partie de la population de ces deux villes était venue par le train à Caravellas pour voir les appareils et, cela, malgré une chaleur vraiment tropicale.

Vachet avait fait améliorer la piste et lorsque les deux Bréguet se posèrent impeccablement, un immense hourra s’éleva, qui reprit lorsque la foule eut distingué sur leurs empennages l’inscription « Linha - Pernambuco - Rio-de-Janeiro - Montevideo - Buenos-Ayres » que sommait la raison sociale de la compagnie « Linhas Aereas Latécoère ».

Après un réconfortant repas, les équipages reprirent la route du nord et entamèrent l’étape Caravellas-Bahia. Malheureusement, un fort vent debout limita leur vitesse de croisière à moins de 130 kilomètres/heure et la nuit, qui tombe brusquement à cette latitude, les surprit avant le but.

Vachet, qui avait déjà survolé la région le mois précédent, parvint à rallier au clair de lune le nouveau terrain de Camassary, situé à 50 kilomètres au nord de Bahia, mais Hamm le perdit de vue et, craignant de s’égarer, se posa en pleine nuit sur une plage, à 20 kilomètres plus au sud.

Tandis que Vachet atterrissait à la lueur des phares d’automobiles qui attendaient l’arrivée de la mission, une vive inquiétude qui s’était