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CIEL D'AMÉRIQUE

Porto-Alegre ; nous ne pourrons disposer que d’un seul appareil…

— Oui, mais il suffit de le confier à Vachet et à Roig ; montrer notre pavillon national et commercial est ce que nous pouvons faire de plus utile tant que nous ne disposerons pas du nouveau matériel.

— Soit, avisez Roig par câble…

Le 5 février, le jour se levait à peine sur la baie célèbre lorsque Vachet, Roig et Gauthier prirent place à bord du Bréguet-Renault. L’amiral Cago Coutinho avait tenu — malgré l’heure matinale — à venir assister à l’envol du premier courrier aérien Rio de Janeiro-Recife.

Le parcours était encore plus dangereux que celui du sud : les montagnes tombent à pic dans la mer sans laisser aucune plage où se poser en cas de panne. Jusqu’à Victoria, le vol se poursuivit sans incident ; sur 500 kilomètres les aviateurs purent jouir d’un paysage varié : sitôt quitté Rio ce sont les îles Marias, le lac Feia et les multiples et typiques petits ports de la côte qui défilent sous les plans. La baie du Bénévent précède celle, magnifique, d’Esperito Santo, qui a donné son nom au plus petit État du Brésil dont, vers 8 heures, ils atteignent la capitale : Victoria.

Au nord de cette ville, c’est la forêt qui arrive jusqu’au rivage et les seuls terrains possibles sont ceux que le prince Murat a fait aménager dans des clairières agrandies.

À Caravellas, sur la piste marécageuse et percée de trous, Vachet évite de peu le capotage au départ ; deux ans plus tard, Costes et Le Brix