Ayres-Rio effectuée en 92 heures de voyage seulement, malgré les circonstances atmosphériques particulièrement défavorables et les difficultés de ravitaillement aux escales.
Lorsque Vachet, Roig, Lafay, Gauthier et Estival descendirent des deux Bréguet, ils ruisselaient littéralement ; leurs vêtements trempés depuis deux jours s’étaient rétrécis et le capitaine Lafay, très digne, avait revêtu un smoking, le seul effet qui eût résisté à la désagrégation !
Tous les détails de leur héroïque équipée furent relatés dans les journaux brésiliens qui rapportaient en même temps les dégâts causés par la tempête sur la côte ; les commentaires se terminaient tous par le souhait de voir, dès que possible, les Français réaliser la ligne régulière dont ils venaient si magnifiquement de démontrer les possibilités.
Les résultats fort encourageants de cette première reconnaissance Brésil-Uruguay-Argentine furent immédiatement adressés à M. Latécoère et à Didier Daurat.
— Si nous devons traverser l’océan, par bateau d’abord, puis par avion, dit Daurat, il faudra toucher le continent américain au point le plus proche de la côte d’Afrique. C’est le seul moyen de concurrencer utilement les paquebots-poste sur le parcours transatlantique. Profitons du succès des premiers vols pour poser immédiatement les jalons du tronçon Rio-Recife ou Natal, puisque nous devrons nécessairement choisir l’une de ces deux villes comme base initiale du réseau sud-américain.
M. Latécoère hésita :
— Le capitaine Lafay va bientôt devoir rallier son poste, Hamm est toujours en panne à