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BALISEURS DE CIELS

ne cesse de collationner les repères de la côte avec l’horaire qu’il a minutieusement établi. Il passe un papier à Roig :

— Si nous voulons coucher à Porto-Alegre, il faut brûler Curityba…

— D’accord, opine Roig, qui, pour toutes les questions aériennes, suit scrupuleusement les conseils du chef-pilote.

À 13 h. 15, après avoir survolé les îles montagneuses de la baie de Paranagua et de celle de Sao Francisco, les trois avions se posent sur le terrain de Ressacada qui se trouve ainsi glorieusement inauguré. Quoique plus de 2 000 kilomètres aient été parcourus depuis le matin, Vachet résiste aux tentatives faites par les personnalités de Florianopolis pour les retenir : leur joie de lire un journal du matin — même daté de Rio — alors qu’il leur fallait se contenter d’ordinaire de journaux vieux de trois jours, est telle que les Français augurent bien du trafic de la future ligne régulière.

Jusqu’au Rio Grande do Sul les Bréguet survolent des terrains marécageux et des lagunes immenses ; déjà les équipages aspiraient au repos bien gagné de l’étape à Porto-Allegre lorsqu’une panne survenue au radiateur de Vachet le contraignit à se poser sur une plage ; Lafay et Hamm descendirent auprès de lui et aussitôt les six hommes commencèrent à tirer les avions loin de la mer pour échapper à la marée. Gauthier, Estival et Chevalier, aidés de leurs pilotes, purent mener à bien jusque fort avant dans la nuit la réparation que rendaient délicate les difficultés d’éclairage.

À l’aube du 15 janvier, ils repartaient vers Porto-Alegre qu’ils atteignaient à 6 h. 30. Le