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CIEL D'AMÉRIQUE

conquête : celle de tout le continent sud-américain par les ailes commerciales françaises.

Depuis octobre 1924, le capitaine Roig, qui, l’année précédente, avait effectué les premiers vols d’études sur Casa-Dakar, était rentré d’Amérique du Sud où M. Latécoère l’avait envoyé en mission afin de convaincre le gouvernement argentin de l’intérêt que présentait la réalisation d’une ligne aérienne régulière France-Argentine.

Il avait rencontré, dès son arrivée à Buenos-Ayres, l’un de ses camarades de guerre, noble argentin engagé dans l’aviation française où il avait fait une campagne magnifique : Vicente Almandos de Almonacid ; celui-ci, qui était très populaire à la suite d’une traversée mémorable des Andes effectuée de nuit — vol où il avait gagné le surnom de Condor de la Rioja — avait présenté Roig au président argentin qui avait promis son appui.

Comme parmi les noms de pilotes des lignes Latécoère, Roig citait à Almonacid Vachet, évoquant son très beau rôle dans la création des lignes d’Afrique du Nord…

— Paul Vachet, s’écria l’Argentin ; mais je le connais très bien, j’ai été son capitaine chez Happe. Revenez avec Vachet et quelques Français de sa trempe : votre cause ici est gagnée d’avance. J’en fais mon affaire…

Le 18 novembre, sous la direction du prince Charles Murat et de M. Portait, administrateur qui était chargé des négociations commerciales, une mission s’embarquait à La Palisse. Daurat avait prescrit à Vachet de reconnaître et d’organiser d’abord les lignes Rio-Buenos-Ayres et Rio-Pernambouc.