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BALISEURS DE CIELS

s’y poser, avait eu le seul réflexe utile : il avait coupé les contacts.

Lorsque leurs camarades, affolés, accoururent pour les secourir, ils trouvèrent Munar évanoui et Landau les deux jambes brisées : Vachet, quoique le visage couvert de sang, était indemne : le sang était celui de deux cochons qui avaient été tués dans l’accident. L’avion, lui, était complètement détruit.

— Il n’y a qu’une solution, dit Vachet à ceux qui venaient les relever : démonter les trains d’atterrissage et les utiliser comme de simples hydros. Avec 180 kilos de moins, ils arriveront peut-être à voler !

Rentré au bureau du centre, il télégraphia à Toulouse pour demander un nouvel appareil et suggéra qu’on lui enlevât, avant son convoyage, l’inutile et dangereux train terrestre.

Ce fut le Lioré que Morvan et sa femme, accompagnés de Schwaler, mirent deux semaines à convoyer de Toulouse à Alicante, où ils arrivèrent le 14 mars.

Sans les attendre, Vachet, Munar et le mécanicien Gauthier ont, le 12, inauguré la ligne avec le L-22. M. Latécoère va bientôt leur faire envoyer de nouveaux bimoteurs Lioré-Hispano et des monomoteurs Lioré-Renault, avec lesquels, jusqu’en mai 1927, la ligne Alicante-Oran tiendra. Après de nombreux accidents ou amerrissages forcés, dont plusieurs furent mortels, cette liaison fut remplacée par Marseille-Alger. Mais, dès la fin de 1924, Daurat, qui prisait de plus en plus en Vachet ses talents d’organisateur, l’avait envoyé sur un nouveau théâtre d’opérations où s’amorçait une prodigieuse