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CIELS D'AMÉRIQUE

plage la plus proche et, roulant sur le sable, parvint enfin à prendre son vol : Vachet se jugea satisfait et n’insista pas.


Le lendemain, avec Munar, il monta à bord du L-22 et tenta de décoller de la plage : si l’expérience réussissait avec cet appareil comme la veille avec le L-23, les amphibies seraient utilisés en terrestre aux escales et en hydravion seulement en cas de panne en Méditerranée.

Outre le radio, Vachet emmenait également des pigeons-voyageurs qui devaient suppléer à la liaison sans fil, parfois capricieuse, et en tous cas permettre, ainsi qu’ils l’avaient fait pendant la guerre, à un équipage améri de donner son point[1].

Les premières tentatives de décollage ayant été infructueuses, le mécanicien Landau procéda à une nouvelle révision et prit place à bord avec Vachet et Munar. Après un long roulement qui l’amena à l’extrémité du terrain, le Lioré, à peine décollé, commença de s’enfoncer, plein moteur, et les trois hommes virent, terrorisés, l’appareil percuter à près de 100 à l’heure dans une porcherie, sur le toit de laquelle la coque vint s’écraser ; Vachet, qui avait pensé un moment rallier la mer proche pour

  1. Dès cette époque, Munar cherchait à résoudre le grave problème de l’émission et de la réception radio par un hydravion amerri. Des premiers résultats furent obtenus en septembre 1925, mais ce n’est réellement qu’en 1928 que le problème fut pratiquement résolu. Le 8 septembre, le « Jonquille » reçut les messages du radio Fichoux et du pilote Valin en panne au large de Minorque : il put même radiogoniométrer leurs émissions. Le 26 octobre, Munar, naufragé avec le F-AISO, fut entendu par Viré qui se trouvait sur le dépanneur « Colonel Casse ».