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1929 puis par sa participation à l’épopée des ailes malgaches.

Trois semaines après la disparition d’Assollant je recevais à Nîmes la visite de René Lefèvre :

— Qu’allez-vous faire maintenant en attendant la fin des hostilités ?

— Attendre ! Il ne faut jamais attendre. Il faut agir. Je pars la semaine prochaine pour Lisbonne où je dois envisager avec les autorités portugaises la possibilité d’une ligne transatlantique réalisable dès que possible. Il nous faut défendre la carte française sur l’océan…

Quelques semaines plus tard, les événements s’étant précipités, Lefèvre passa en Angleterre pour reprendre la lutte et c’est à l’une des escadrilles françaises engagées sur le front italien que je devais le retrouver en octobre 1944 ; il est aujourd’hui l’un des dirigeants d’Air-France-Transatlantique.

Je me souviens de cette phrase que me disait voici trois ans l’un de nos amis communs qui l’avait vu à l’œuvre à Tananarive :

« Tant que des hommes comme celui-là, issus de notre sol, pétris de notre culture et de notre civilisation travailleront à faire rayonner notre prestige : notre patrie conservera sa place dans le concert des grandes nations. »

En ces jours de joie et de résurrection où je signe ces lignes, écrites dans le deuil de l’oppression, comment pourrais-je mieux finir ?

Josselin, janvier 1944.

Paris, octobre 1944.