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BALISEURS DE CIELS

a, dans notre race, une vertu précieuse qui nous a maintes fois sauvés au cours de l’histoire : la Foi dans les Destinées de la Patrie.

Cet ingénieur, qui a sous son autorité une véritable petite ville industrielle isolée au pied des Alpes, loin de tout centre urbain, me disait son désir d’organiser pour ses ouvriers et leurs familles, dès l’hiver de 1942, une série de conférences d’information ; il tenait à ce que les deux premières eussent pour thème l’aviation et l’Empire français.

Je compris la leçon et que nous avions assez de gloire dans le passé — dans cette gloire assez de gages pour l’avenir — pour négliger les tristesses de l’heure présente et continuer, chacun à notre place, la tâche qui devait aboutir au redressement du pays.

J’acceptai l’invitation et, depuis ce jour, durant l’occupation comme depuis la libération, j’ai eu la joie, au cours de voyages qui m’ont fait parcourir toute la France, de retrouver partout ce même esprit constructif, cette même Foi intangible.

Baliseurs de ciels, succédant à Destin des Ailes et à Aviation de France, répond à ce besoin de notre peuple de trouver dans son propre passé des raisons de croire en l’avenir ; écrit durant l’occupation, il parait aujourd’hui dans une France libérée que les Ailes françaises survolent à nouveau.

Il nous reste beaucoup à faire cependant pour que notre patrie devienne une grande puissance aérienne ; laissons donc derrière nous les regrets stériles et le souvenir des heures où, suivant, en troupeau docile, des chefs indignes de nous commander, nous évitions de regarder au loin