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qui constitue une escale de secours des Impérial Airways.

Reçus par une charmante girl anglaise de 20 ans, qui leur confie sa désolation de n’avoir pas encore reçu son permis… de chasse à l’éléphant, Génin, Laurent et Robert ont juste le temps d’admirer une danse d’honneur d’indigènes magnifiquement armés et le chef-pilote, avec une rare maîtrise, décolle de ce terrain de montagne l’appareil lourdement chargé qui dépasse de quelque cent mètres les balises !

La nuit, troisième nuit de vol, fut très dure et l’avion, plafonnant à 2 500 mètres dans une région où les sommets de 3 000 mètres ne sont pas rares, Génin dut recourir au P.S.V. jusqu’à Mombassa, dont il aperçut soudain les lumières dans un trou : l’Océan Indien était atteint et, suivant la côte le « Philippeville » rallia sans encombre Dar-es-Salam. Il ne restait plus que 1 700 kilomètres à franchir pour toucher au but. Décollés à 7 heures, le canal de Mozambique était survolé à 2 000 mètres d’altitude par un temps à demi couvert qui ne permit pas à l’équipage de repérer l’îlot Juan de Nova. Ayant atteint la Grande Île au sud de Maintirane, le « Philippeville » atterrissait sur le terrain d’Ivato à 13 h. 5 locale, 85 heures et 18 minutes après son envol du Bourget.

L’accueil de Tananarive où ils furent reçus par leurs camarades Assollant et Lefèvre devait rester l’un des meilleurs souvenirs de Génin, qui se promit de profiter d’un prochain congé pour tenter d’améliorer à nouveau le temps du record France-Madagascar.

Dans la nuit du samedi 26 janvier, le « Philippeville » repartait vers Paris, qu’il ralliait le