le fond de la scène où les événements se sont déroulés, ces quelques mots expliquaient tout : la rentrée de Germain plein de fureur, les insultes soufflées par une voix perfide.
Elle demanda :
— Qui a fait cela ?
— Comment voulez-vous que je le sache ?
— Vous le savez.
Les faits se liaient dans son esprit :
— Qui me dit que ce n’est pas vous-même ? continua-t-elle haletante, les yeux étincelants. Ces rencontres, vous me les aviez proposées. Ah ! je sentais bien qu’il y avait dans tout cela quelque chose d’inquiétant et de dangereux. Mais personne n’a passé en cet endroit. Qui se fût douté ? Cette fois encore, vous m’avez trahie !
Il était assis en face d’elle, impassible, d’une pâleur livide :
— Continuez, dit-il, je vous écoute… C’est moi aussi qui vous ai inspiré de sauter la nuit par la fenêtre, qui vous attendais sous le hangar !
Elle ne faiblit pas :
— Sans cette lettre, rien ne serait arrivé ! Vous avez bien mené votre jeu. Comment savez-vous, d’ailleurs, que Germain l’a reçue ? Vous n’étiez pas, je pense, dans ses confidences. Une lettre anonyme, on la rejette, on la méprise ; on n’en parle pas !
Elle respira, le souffle court.
— Vous voyez bien que c’est vous qui l’avez écrite.