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TEXTES CHOISIS ET COMMENTÉS
Pour ceux qui veulent connaître ce que fut, dans la première moitié du dix-neuvième siècle, la vie mondaine, la vie littéraire, aucune œuvre n’est plus précieuse que celle de Mme de Girardin. Aussi la Bibliothèque française a-t-elle voulu donner une place, à côté des monographies d’auteurs plus illustres, à la femme charmante qui nous attire par ses œuvres, ses aperçus vifs et variés, et aussi par l’influence qu’elle a exercée. Elle restera peut-être, rien que par ses chroniques étincelantes, comme la Sévigné de son temps. M. Jean Balde a très heureusement exprimé toutes ces nuances en accompagnant les citations d’œuvres consacrées par la mode éphémère, comme la pièce sur la Peste de Barcelone, ou par un succès plus durable, comme les Lettres du vicomte de Launay, la Joie fait peur et le Chapeau de l’Horloger, d’un tableau vivant, pittoresque, de la société parisienne sous la Restauration, à l’aurore brillante du romantisme, sous la monarchie de Juillet, où, aux côtés de Girardin, Delphine connut la fièvre de la politique et des affaires. Elle fut donc, l’excellente étude de la Bibliothèque française le démontre avec un luxe de détails et de précisions qui exclut la sécheresse, à la fois un témoin et un écho de son siècle. Mais, comme le dit et le prouve M. Jean Balde, le plus beau de son génie est dans son cœur et son caractère. Rien que par l’art supérieur de plaire et de retenir jusqu’à la fin autour d’elle cette pléiade d’amitiés illustres, les Lamartine, les Hugo, les Gautier, etc., elle méritait de revivre dans la mémoire de tous. Elle incarna magnifiquement les grandes traditions de la pensée et de la France.
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