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Chapitre VI VI
Les derniers romans

I. La croix de Berny. — II. Marguerite ou les deux amours. — III. Il ne faut pas jouer avec la douleur.


Dans la dernière période de sa vie, si occupée qu’elle fût du théâtre, Mme de Girardin avait repris goût au roman ; et même elle avait porté à ce genre plus d’attention que par le passé.

En 1836, après la fantaisie spirituelle qu’elle lui avait consacrée, Balzac, réconcilié avec son amie, lui écrivait : « Il y a là le même esprit fin et délicat qui m’a ravi dans le Marquis de Pontanges. Mais je vous en supplie, [prenez garde] ; en voyant d’aussi riches qualités dépensées sur des mièvreries (comme sujet), je pleure. Vous êtes une fée qui vous amusez à broder d’admirables fleurs sur de la serge. Vous avez une immense portée dans le détail, dont vous n’usez pas pour l’ensemble. Vous êtes au moins aussi forte en prose qu’en poésie, ce qui, dans notre époque, n’a été donné qu’à Victor Hugo. Profitez de vos avantages. Faites un grand, un beau livre. Je vous y convie de toute la force d’un désir d’amant pour le beau. »

Mme de Girardin dut être flattée par ces louanges ; mais elle n’entreprit pas de faire un grand livre. Et dix ans après, voulant encore « broder d’admirables fleurs », elle prit