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et m’a mis, par son bavardage et sa légèreté, dans une position des plus désagréables (bien d’autres personnes se sont perdues par sa faute), que ce Bakounine, dis-je, répande sur mon compte les calomnies les plus grossières et les plus absurdes, c’est tout-à-fait dans l’ordre et moi, qui le connais depuis longtemps, je ne m’attendais pas à autre chose de sa part. »

Au dire du baron B. U. F. Tourguéneff assista encore Bakounine après leur rupture[1], lors de sa maladie, et quand il était dans la misère. Il le faisait à son insu, mais ce fait, d’ailleurs, n’était connu que de quelques personnes.

Lors du séjour de Bakounine à Londres, Ruge habitait aussi cette ville.

Ce dernier, répondant le 9 janvier, de Brighton, à une lettre de Walesrode, qui lui demandait si Bakounine était déjà à Londres, écrit :

« … Si Bakounine est déjà arrivé, je n’en sais rien ; je le verrai bien. Il sera devenu plus Russe que ne l’est Herzen lui-même… La révolution de Russie ne rend les Russes qui lui accordent leur patronage comme Herzen et Bakounine, que plus effrontés ; et je ne doute pas d’entendre encore des dissertations présomptueuses sur la « jeunesse russe » et sur l’Allemagne « pourrie » qui a vécu. »

Le 13 mars, Bakounine s’adressait à Ruge par écrit, en le remerciant d’avoir pris sa défense, lorsque Urquart l’accusait d’être un agent du gouvernement russe.

  1. Survenue à cause de leurs divergeances d’opinions politiques. (Trad.)