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de Dresde. Là il se couvrit de gloire, ses ennemis eux-mêmes ne purent le contester ». (La Cloche nos 119-120, 15 janv. 1862).

Dans le même article, écrit, évidemment, avec l’aide de Bakounine lui-même, Herzen poursuit :

« Bakounine a dû payer horriblement cher sa noble erreur, son rêve irréalisable de marcher en avant avec les démocrates allemands. Chez la plupart des Allemands, la haine de race qu’ils ont contre nous n’est que trop développée. Lorsqu’un politicien allemand travaille en faveur du peuple auquel il appartient, nous n’en sommes pas étonnés et nous lui accordons toute notre estime. Mais l’Allemand veut que le Russe et le Slave méprisent leurs frères et opposent à la « sauvagerie » de leur race, la « civilisation » allemande… Pendant que Bakounine était écroué dans la forteresse saxonne de Königstein, en attendant sa condamnation à mort, Karl Marx annonçait dans son journal que Bakounine était un agent du gouvernement russe. »

Ainsi, Bakounine sembla, à Dresde, le défenseur du vote du parlement de Francfort qu’il avait combattu à Prague au point de vue Slave, vote, qui, à cette époque, parut trop modéré aux radicaux allemands et ne leur inspirait que de l’indifférence.

Il paraît que Bakounine, entraîné par son instinct révolutionnaire, avait compté que l’insurrection prendrait des proportions beaucoup plus considérables. Pendant la défense de Dresde, du 5-9 mai, Bakounine joua un rôle très important, presque celui de dictateur.

Herzen raconte dans ses Œuvres posthumes que