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quitta Paris pour aller faire de l’agitation en Russie[1].

Bientôt après son départ de Paris, Bakounine écrivit une lettre à Annekoff, datée de Cologne.

Cette lettre est intéressante au point de vue du caractère de Bakounine, attendu qu’elle fournit un exemple de sa foi en la révolution qui allait éclater, et de l’erreur qu’il commet en prenant, pour nous servir de l’expression de Herzen, « le deuxième mois de la gestation pour le neuvième ».

Ce n’est qu’après la tentative malheureuse qu’il fit d’organiser, à Lyon, une commune révolutionnaire, que cette foi fut ébranlée chez lui. Cette lettre de Bakounine ne présente pas, cependant, de données suffisantes pour éclaircir spécialement la question de savoir où et dans quel but il s’en était allé de France, en 1848 ?

Arnold Ruge nous donne quelques renseignements sur son séjour en Allemagne à cette époque. Lors du mouvement révolutionnaire qui se manifesta dans le pays, Ruge se trouvait à Leipzig. C’était au moment de la campagne électorale pour envoyer des Députés au Parlement. Le Vaterlandsverein de Saxe devait présenter un candidat, et Ruge avait posé sa candidature, bien que le comité du Verein ne lui fût pas favorable. On tenait un meeting à l’Odeum. Pendant la séance, Ruge, qui y assistait, fut averti qu’un monsieur de Paris voulait lui parler.

  1. On lit à cet endroit dans la « N. Fr. Presse », entre guillemets, la citation suivante de Ruge : « … pour se rendre à la frontière de la Russie et faire quelque chose pour la révolution russe », comme propres paroles de Bakounine.