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ne fit que me confirmer entièrement dans la pensée que l’équité morale lui était inconnue.

La part que Bakounine avait prise dans cette affaire était celle-ci. Après la mort de Herzen, il me persuada de remettre à Nétchaïeff, en sa qualité de mandataire du Comité en Russie et comme au représentant unique, à l’étranger, de la cause révolutionnaire russe, la totalité de la somme du capital Bakhmétieff. D’ailleurs, il n’eut pas grand’peine à me persuader d’agir ainsi, car, de même que Bakounine, j’avais foi dans l’existence et le caractère sérieux de ce Comité et tous les deux nous avons considéré Nétchaïeff comme son principal représentant à l’étranger.

Je déclare cette déposition conforme à la vérité en y apposant ma signature.


N. Og.


Témoins oculaires :

Zaitzeff,
O— ff
J—i, s’il veut


Nota. — Sur l’original de Bakounine, les initiales N. Og. sont effacées ; en face signé par Ogareff : « Nicolas Ogareff ». Il n’y a rien d’écrit en face des noms des témoins.

Nous devons observer à propos de Nétchaïeff que nous avons pu constater une antipathie générale pour sa personne dans tous les cercles de l’émigration russe avec lesquels nous avons fait connaissance à Zurich, en 1873 et à Genève, en 1876. On nous avait affirmé même, qu’il serait facile d’enlever Nétchaïeff aux quelques agents de la police qui le conduisirent à la gare, disant que ceux-ci n’opposeraient pas beaucoup de résistance à cette tentative ; ce n’est que l’antipathie pour l’homme lui-même qui empêcha de le tenter. En effet, les protestations des réfugiés russes contre son extradition, dans