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amis, n’avons voulu nous rencontrer avec lui, — qu’il était recherché par la police et qu’il devait s’empresser de quitter Zurich, il a repondu : « Ce sont les bakouniens qui veulent me faire partir d’ici. » Et il ajouta : « Ce n’est plus comme en 1870 ; à présent, j’ai des amis au Conseil Fédéral de Berne ; si danger il y avait, j’en serais prévenu. » Et le voilà perdu !

Maintenant, mon vieil ami, voici ce dont je te prie. Tu sais déjà que Marx, Outine et toute la compagnie germano-juive tentent de me couvrir de calomnies. Je suis mis en demeure de démontrer que je ne suis pas un voleur. C’est pourquoi je t’envoie le projet de mon « Avis » que je te prie de signer. Toi, qui as étudié les auteurs classiques et qui es un styliste distingué, tu pourrais trouver mon style insuffisant. Je n’y tiens pas, fais-y toutes les corrections qu’il te plaira de faire, suivant les exigences de ton goût. Mais je doute que tu veuilles ou que tu trouves nécessaire d’y apporter quelque changement, quant à l’idée que j’expose dans cet « Avis », attendu que tu sais bien que mon texte est conforme à la vérité même, et la vérité ne saurait subir de rectifications.

Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’invoquer notre ancienne amitié pour te faire écrire et signer un avis de ce genre. Ta justesse suffira seule pour cela, et quant à notre amitié, gardons-la pour des sujets plus agréables.


Ton M. Bakounine.


Mon adresse est toujours la même :

Canton du Tessin. — Locarno. Monsieur M. Bakounine.