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mes amis, de me communiquer tous les moindres détails dont vous pourrez vous rappeler.

Ta lettre, mon ami 7, est empreinte de tristesse, de quelque abattement ; est-ce que la lune de miel de notre 79 serait déjà passée pour vous ? Est-ce le Katzenjammer, la période de désillusion, qui commence ? Ou, peut-être, un germe de discord et de méfiance réciproque, aurait-il poussé dans votre milieu ? J’espère, j’aime à croire que ce n’est pas le cas, mais si par malheur, vous étiez obligé de me répondre par un oui, un demi-oui ou seulement par un centième de oui, ah, mes amis, empressez-vous, alors, de vous expliquer loyalement, fraternellement, afin d’étouffer dans son germe la mauvaise herbe qui aurait poussé au milieu de vous, de l’arracher avec la racine, comme à l’instant vient de faire le Dr  Orelli pour le cor que j’avais à la plante du pied. Dans deux ou trois jours je serai en état de marcher et quant à vous, j’espère que vous n’avez jamais cessé d’y être.

Si vous pouvez, envoyez-moi 200 francs pour ma sortie, si vous ne le pouvez pas, ne le faites pas, mais écrivez-moi le plus vite possible, plus amplement et d’une manière satisfaisante.


Toujours à vous M. B.



LETTRE DE BAKOUNINE À OGAREFF


À Ogareff.


2 novembre 1872. Locarno.


Eh bien ! mon vieil ami, nous venons d’assister à un forfait inouï. La République, a extradé l’infortuné