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LETTRE DE BAKOUNINE À RALLI[1].


28 mai 1872, Locarno.


Merci mon ami 7,[2] d’avoir pensé le premier à mon existence. — Je commence donc ma lettre par aborder l’affaire dont tu me parles. Que 3[3] ne prenne pas mon avis pour un reproche ; j’estime que votre adhésion à 154[4] est excessivement utile et même d’une grande importance. Ces gens, sans attendre que vous leur fassiez des avances, viennent eux-mêmes à vous, recherchant votre confiance. Il me semble que c’eût été absolument impardonnable si, vous guidant d’après des combinaisons d’un ordre politique plus élevé, quelque qu’elles puissent être, ou d’après différents agissements, vous vous fûtes refusés à accepter la main qui vous a été fraternellement tendue. D’ailleurs, en agissant de la sorte, c’est-à-dire en vous alliant avec eux, vous ne risquez de rien. Certes, vous ne renoncerez pas, pour cela, à votre propre programme, qui est l’expression

  1. Afin de garder le plus profond secret sur les différentes sociétés et les personnes qui en faisaient partie, on remplaçait leur nom par des chiffres. C’était la manière d’écrire que Bakounine avait adoptée dans les dernières années de sa vie. Nous tenons de Z. K. Ralli les noms que récèlent ces chiffres :
  2. 7. Ralli.
  3. 3. Ross.
  4. 154. Société polonaise socialiste, se composant de 15-20 membres avec Stemkovski en tête, lequel, à cette époque, était le secrétaire de Greulich et de la section marxiste de l’Internationale (Drag.).