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qu’à avaler cette amère pilule qui, nous rendra plus avisés dorénavant.

Donne ce billet à lire à O. après quoi tu le laisseras en garde chez Tata, notre aimable archiviste. Je ne suis pas disposé à lui répondre ; je pense que tu en feras de même. Remets la lettre ci-jointe à Tata, dont je ne connais pas bien l’adresse. Mais, je t’en prie, ne l’oublie pas et ne la perds pas.

Je travaille beaucoup en attendant de savoir qui de nous sera battu. S’il arrive quelque chose d’important, télégraphie-moi aussitôt, je t’en prie.

Vois-tu souvent Tata, Joukovski, O. ? donne-moi de leurs nouvelles. Je leur ai écrit à tous, mais je n’ai pas encore reçu de réponse.


Ton M. B.


Nota. — Ce mot de « notre Boy » (Nétchaieff) ne fut jamais transmis par Ogareff à N. A. Herzen (Drag.).



LETTRE DE BAKOUNINE À OGAREFF


11 août 1870. Locarno.


Mon cher Aga,


J’ai reçu ta lettre. Eh bien ! pendant que les grands événements se préparent, à la sourdine, tu t’occupes de projets pour notre journal et de ton article. Ah ! quel philosophe ! Hein ! ça va bien pour toi — tu n’es rien que Russe, tandis que moi, je suis internationaliste, par conséquent, les faits qui se passent actuellement en Europe, me donnent une véritable fièvre. Dans l’espace de trois jours je n’ai pas écrit moins de vingt-trois lettres, toutes très étendues. Nous allons assis-