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Dites donc à Alexandre Alexandrovitch que je réponds sur mon honneur de l’honnêteté, de l’exactitude et de l’habileté de Straube. Il nous serait bien difficile de trouver une personne qui convienne mieux pour cette affaire.

De Pétersbourg, Straube se rendrait en Finlande et, peut-être aussi à Riga. Nous avons déjà nos hommes en Finlande, et probablement, il s’en trouverait d’autres encore. De cette manière, il établirait tout un réseau de communications et, il donnerait une large base à l’affaire qui se réaliserait ainsi sur une grande échelle.

L’échéance de trois mois, fixée par Alexandre Alexandrovitch, est de trop courte durée et pour cela même impossible à accepter. Pensez donc que dans six semaines, tout au plus dans deux mois, la navigation sera arrêtée, et qu’il n’y a encore rien de préparé. Il faut aussi du temps pour trouver les gens nécessaires et pour organiser les voies de communication.

De plus, les commerçants en Russie, avec lesquels on traitera, demanderont de leur faire crédit. N’oubliez pas non plus que le voyage projeté demandera aussi du temps et qu’il exigera des dépenses considérables. Enfin, il peut arriver que, soit à cause du terrorisme blanc, soit par indifférence ou encore, grâce à une impopularité passagère de vos éditions, Straube pourrait ne trouver personne à Pétersbourg, qui voulût s’associer à lui ; alors, ce serait une perte de temps inutile et il y aurait, par dessus le marché, des frais de voyage à payer. Il court donc des risques. Aussi, veut-il, d’un autre côté, tenter d’organiser un commerce lucratif, dans le cas où les circonstances lui seraient favorables. Il demande : 1° que nous lui fassions crédit de quatre à cinq mille francs à l’échéance d’une année, au bout de laquelle il vous restituerait toute la