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présente un vaste champ fructueux pour notre sérieux travail, tant au sens politique que sous le rapport commercial, ces deux éléments étant intimement liés dans cette affaire. La propagande au milieu des raskolniks en Turquie et en Autriche, et par leur intermédiaire en Russie ; l’établissement d’un dépôt pour nos éditions et l’organisation d’un commerce régulier avec Odessa par Constantinople et Galatz ; la création d’une propagande régulière dans l’armée du Caucase et dans la région du Don ; j’ajouterai encore l’organisation d’un commerce régulier avec Titlis et les villes situées sur les bords du Volga jusqu’à Nijni-Novgorod, par l’intermédiaire des Arméniens. Kelsieff, avec toute son énergie et son dévouement pour la cause ne saurait suffire à lui seul à tout cela. Cependant, c’est là une affaire d’une si grande importance qu’il est impossible de la remettre plus longtemps. Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud, voilà un proverbe inappréciable que, malheureusement, vous n’oubliez que trop souvent. Je voudrais abandonner à Kelsieff le soin de s’occuper des raskolniks de la Turquie et de la Biélokirnitza et de tout ce qui a un rapport à eux, de même que de l’organisation des voies de communication avec Odessa par Galatz et autres lieux. Il faudrait le charger encore en même temps que Joukovski d’établir un dépôt de nos imprimés à Constantinople. Mais c’est alors Joukovski qui devra s’occuper spécialement de toutes les affaires dans le Caucase, en Géorgie, sur le Volga et sur le Don. Je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet et complèterai ma lettre oralement.

Il me semble que vous préféreriez avoir Sokhnovski à Constantinople, mais selon ma ferme conviction, Joukovski y serait d’une plus grande utilité. Il a plus