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jusqu’à Londres. Alors, je pourrais arriver chez vous vers le 10 décembre. Encore une prière que j’ai à vous adresser : dès que vous aurez reçu cette lettre, faites immédiatement savoir à mes frères (à Tver ou au village Priamoukino, district de Tver, Nicolas Alexandrovitch Bakounine), par l’intermédiaire de vos amis en Russie, que je suis arrivé sain et sauf à San-Francisco et que je serai à Londres, au milieu du mois de décembre. Ma femme se trouve déjà, certainement, chez eux, à la campagne, et après avoir reçu cette nouvelle, elle s’empressera de me rejoindre à Londres, en compagnie de l’un de mes frères ou d’une autre personne. Encore une prière : celle de louer dans votre voisinage un coin pour moi, pas cher, et de m’écrire à New-York où je devrai m’adresser en arrivant à Londres. Dans le cas où ma nouvelle habitation serait trop exiguë pour y recevoir ma femme, j’en chercherai une autre à son arrivée. Mon adresse à New-York est celle-ci : M. Bakounine, « Howard house », low Broadway road Courtland. Joignez à votre lettre un billet, fait également à mon nom, quelque chose comme un ordre de votre banquier, en y désignant la somme que j’aurai à toucher et le nom du banquier de New-York auquel j’aurai à présenter l’ordre du banquier de Londres.

Mes amis, tout mon être aspire vers vous, et dès que je serai arrivé à Londres, je me mettrai au travail. Je ferai chez vous le service de la section slavo-polonaise, car, depuis 1846, cette question est devenue mon « idée fixe » ; c’est une spécialité que j’ai choisie pour moi en 1848 et 1849. Mon dernier mot d’ordre sera la destruction de l’Autriche, destruction complète, je ne dis pas mon dernier acte, car ce serait ambition-