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potismes nouveaux, mais la destruction radicale de toutes les dominations particulières, doit avoir un caractère essentiellement différent de l’organisation des États. Autant cette dernière est autoritaire, artificielle et violente, étrangère et hostile aux développements naturels des intérêts et des instincts populaires, autant l’organisation de l’Internationale doit être libre, naturelle et conforme en tous points à ces intérêts et à ces instincts. Mais quelle est l’organisation naturelle des masses ? C’est celle qui est fondée sur les déterminations différentes de leur vie réelle, quotidienne, par les différentes espèces de travail, c’est l’organisation par corps de métiers, ou par sections de métier. Du moment que toutes les industries seront représentées dans l’Internationale, y compris les différentes exploitations de la terre, son organisation, l’organisation des masses populaires, sera achevée.

Car il suffit en effet qu’un ouvrier sur dix fasse sérieusement et avec pleine connaissance de cause partie de l’Association, pour que les neuf dixièmes restant en dehors de son organisation subissent néanmoins son influence invisible, et dans les moments critiques, sans s’en douter eux-mêmes, obéissent |129 à sa direction, autant que cela est nécessaire pour le salut du prolétariat[1].

On pourrait nous objecter que cette manière d’organiser l’influence de l’Internationale sur les masses

  1. Cet alinéa a été laissé de côté dans l’Almanach du Peuple.