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Une fois entré dans la section, l’ouvrier néophyte y apprend beaucoup de choses. On lui explique que la même solidarité qui existe entre tous les membres de la même section est également établie entre toutes les différentes sections ou entre tous les corps de métier de la même localité ; que l’organisation de cette solidarité plus large, et embrassant indifféremment les ouvriers de tous les métiers, est devenue nécessaire parce que |118 les patrons de tous les métiers s’entendent entre eux pour réduire à des conditions de plus en plus misérables tous les hommes forcés de gagner leur vie par leur travail. On lui explique ensuite que cette double solidarité des ouvriers du même métier d’abord, puis des ouvriers de tous les métiers ou bien de tous les corps de métier organisés en sections différentes, ne se limite pas seulement à la localité, mais, s’étendant bien loin, au delà de toutes les frontières, englobe tout le monde des travailleurs, le prolétariat de tous les pays, puissamment organisé pour la défense, pour la guerre contre l’exploitation des bourgeois.

Du moment qu’il est devenu membre d’une section de l’Internationale, mieux que par les explications verbales qu’il y reçoit de ses camarades, il reconnaît bientôt toutes ces choses par sa propre expérience personnelle désormais inséparable et solidaire de celle de tous les autres membres de la section. Son corps de métier, poussé à bout par la cupidité et par la dureté des patrons, fait une grève. Mais chaque grève, pour des ouvriers qui ne vivent