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ciation Internationale contre le particularisme et l’exclusivisme par trop patriotiques des citoyens genevois.

Ce projet était très simple et en même temps très pratique, très sérieux. Si on avait voulu l’accepter dans le temps où il fut proposé, on aurait créé en peu de mois une « Caisse de la Résistance » très respectable et très solide. Chaque membre de l’Association Internationale, à Genève, devait verser à cette caisse commune, une et indissoluble, par l’intermédiaire du comité de sa section, une cotisation mensuelle de vingt-cinq centimes, c’est-à-dire une somme de trois francs chaque année, ce qui, en évaluant seulement à quatre mille le nombre des internationaux dans le canton de Genève, aurait produit dans le cours d’une seule année la somme considérable de douze mille francs. Cette caisse eût été administrée par un comité dans lequel chaque section se serait fait représenter par un délégué, et par un bureau que ce comité aurait élu lui-même dans son sein, comité et bureau toujours révocables et soumis au contrôle incessant d’un conseil de surveillance, et surtout à celui des assemblées générales ; le projet appuyait principalement sur les droits souverains de ces dernières.

En l’étudiant de plus près, on y découvre deux intentions principales, d’ailleurs inséparables l’une de l’autre. La première, c’était de soustraire l’Association Internationale de Genève aux deux |94 dangers dont elle était le plus menacée : primò, au poison