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naïveté traditionnelle et de leurs velléités nationales, politiques et patriotiques. Leur conduite vraiment admirable pendant et après la guerre, leur protestation énergique contre les crimes de l’Allemagne officielle et contre les lâchetés de l’Allemagne bourgeoise, les radicaux de la Volkspartei y compris, l’hommage qu’ils ont eu le courage vraiment héroïque de rendre à la révolution et à la mort sublime de la Commune de Paris, tout cela prouve que le Parti de la démocratie socialiste, comprenant aujourd’hui l’immense majorité du prolétariat de l’Allemagne, vient enfin de briser toutes les antiques attaches qui l’avaient enchaîné jusque-là à la politique bourgeoisement patriotique |89 de l’État, pour ne suivre exclusivement désormais que la grande voie de l’émancipation internationale, la seule qui puisse conduire le prolétariat à la liberté et au bien-être.

Voilà ce que les soi-disant socialistes de la Fabrique à Genève ne sont pas encore parvenus à comprendre. Dès l’abord ils ont voulu faire de la politique genevoise dans l’Internationale, et transformer celle-ci en un instrument de cette politique. Cela avait dans l’Internationale de Genève encore moins de sens que dans le Parti de la démocratie socialiste de l’Allemagne, puisqu’en Allemagne au moins — nous ne parlons pas de l’Autriche — tous les ouvriers sont allemands, tandis que dans l’Internationale genevoise la majorité des membres, à cette époque, était étrangère, ce qui donnait à l’or-