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On lira aux pages 429-432 le contenu de ce feuillet, qui apporte une confirmation inattendue à l’hypothèse émise dans l’Avant-propos placé en tête de la Lettre adressée aux citoyens rédacteurs du RÉVEIL. J’avais dit que la minute d’après laquelle le texte de cette Lettre a été imprimé dans le tome V était la première version de ce qui s’appela, quelques jours plus tard, l’Étude sur les Juifs allemands ; et que cette première version ne différait probablement que fort peu — peut-être pas du tout — de la mise au net envoyée à Paris. Cette mise au net, dont le feuillet si miraculeusement préservé et retrouvé nous a conservé un fragment, ne diffère en effet — comme le montre ce spécimen — du texte de la première version que par quelques retouches au moyen desquelles Bakounine a voulu préciser sa pensée.

Comment le manuscrit en question, renvoyé à Bakounine par Herzen en décembre 1869, s’est-il trouvé entre les mains de Ross en 1874 ? L’explication me paraît très simple. Ross avait imprimé en 1873, en un volume, la première partie (la seule qui ait paru) de Gosoudarsvennost i Anarkhia. En juin 1874, il se rendit à Locarno, pour essayer d’obtenir de Bakounine le manuscrit de la seconde partie de l’ouvrage. Son vieil ami, tout absorbé depuis huit mois par les travaux d’aménagement de la Baronata, n’avait plus rien écrit ; mais il dut, je le suppose, lui remettre à ce moment, pour que Ross en tirât le parti qu’il pourrait, plusieurs manuscrits plus anciens, entre autres celui de cette Profession de foi d’un démocrate socialiste russe à laquelle Bakounine avait travaillé d’octobre 1869 à janvier 1870. Après les événements d’août 1874, et la rupture momentanée entre Bakounine et Ross en septembre, ce dernier fit