en pratique, toutes les conséquences de cette nouvelle profession de foi, vous unir à nous contre Mazzini.
Quand j’interroge la profonde sincérité de vos convictions, de votre pensée et de vos sentiments, il me paraît encore plus évident que vous devez prendre ce parti, qui seul vous reste, sous peine de vous condamner vous-mêmes au mépris.
Qu’est-ce qui pourrait encore vous faire hésiter ? La modestie ? Mais la modestie devient une grande sottise, une folie, un crime, quand il s’agit d’accomplir un grand devoir. Il n’y a qu’une seule chose qui pourrait encore vous faire reculer : ce serait la défiance que vous auriez en vous-mêmes.
Voici, en effet, le raisonnement que vous seriez peut-être tentés de faire :
« Rompre d’un coup avec le passé et avec tous les anciens amis est chose facile, et il n’est pas moins facile d’annoncer que nous voulons inaugurer une politique nouvelle. Mais où trouverions-nous les moyens et les forces pour accomplir une semblable promesse ? Nous sommes pauvres, peu nombreux, et presque inconnus. Le public, nos anciens amis, les ouvriers eux-mêmes pour qui nous aurons fait ce sacrifice, surmonté ce pas difficile, tenté ce saut périlleux, nous railleront. Nous sommes seuls, impuissants, et incapables de tenir nos promesses ; nous serons ridicules, et le ridicule nous tuera. »
C’est ainsi que vous raisonnerez si votre passion pour la justice et pour l’humanité n’est pas