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ennemis. Voilà dans quel sens nous voulons faire partie de l’Internationale, qui constitue la patrie universelle des travailleurs contre la patrie universelle des spoliateurs et des oppresseurs du travail »), mais associez-vous fraternellement à toute entreprise qui vise à la faire libre et grande. (Il y a liberté et liberté. Il y a la liberté populaire, qui ne peut être conquise que par la révolution sociale et la suppression de l’État ; mais il y a aussi la liberté bourgeoise, fondée sur l’esclavage du prolétariat, et qui tend nécessairement à cette grandeur de l’État dont parle Mazzini. Il invite donc le prolétariat à fraterniser avec la politique bourgeoise, qui a pour but principal et constant de le rendre esclave.) Multipliez vos associations, et unissez dans leur sein, là où c’est possible, l’ouvrier de l’industrie et l’ouvrier du sol, la ville et la campagne. (C’est la première fois, je crois, que Mazzini donne de semblables conseils aux ouvriers des villes et, en général, qu’il daigne s’occuper des paysans. Je me rappelle du moins qu’à Londres, quand je voulais lui faire observer que je croyais nécessaire de révolutionner les paysans italiens, il me répondait toujours : « Pour le moment, il n’y a rien à faire dans les campagnes ; la révolution devra se faire d’abord exclusivement dans les villes ; puis quand nous l’aurons faite, nous nous occuperons des campagnes. » Alors je ne comprenais pas ce que j’appelais l’aveuglement de Mazzini ; mais maintenant je me rends très bien compte de sa façon de penser. Il