exploitant en douceur, et en faisant des enfants à leurs femmes et à leurs filles, partagent leur vie et en partie aussi leur misère. Ils n’ont pas pour les paysans ce superbe dédain que leur témoignent les bourgeois, mais vivent familièrement avec eux en bons diables, et souvent en jouant le rôle d’amuseurs. Le paysan, souvent, se moque d’eux, mais il ne les déteste pas, car ils lui sont familiers comme les insectes qui pullulent innombrables sur sa tête, parmi ses cheveux.
D’autre part, il est bien certain que dès que la révolution sociale éclatera, beaucoup de ces prêtres s’y jetteront tête baissée. Ils l’ont déjà fait en Sicile et dans le Napolitain pour la révolution politique. Et que se passera-t-il pour la révolution sociale ? La révolution politique étant une révolution abstraite, métaphysique, illusoire et trompeuse pour les masses populaires, le prêtre de campagne, qui est peuple par toute sa nature, et par la plus grande partie des conditions de son existence, ne peut y trouver des attraits et des satisfactions qui lui conviennent. Mais la révolution sociale, qui est la révolution de la vie, l’entraînera invinciblement comme elle entraînera tout le peuple des campagnes.
Ce n’est pas la propagande de la libre-pensée, mais la révolution sociale seule qui pourra tuer la religion dans le peuple. La propagande de la libre-pensée est certainement très utile ; elle est indispensable, comme un moyen excellent pour convertir