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tiques de Mazzini, et endurci par le culte monstrueusement ambitieux de l’État — à la vie, aux souffrances et aux aspirations réelles du peuple. Maintenant, elle ne le méprise plus : elle l’aime, et elle est devenue capable de servir sa grande et sainte cause. Et maintenant qu’elle a cessé d’être suspendue, la tête en bas, entre le ciel et la terre, comme le sont encore les fidèles mazziniens, maintenant qu’elle a trouvé et se sent sous les pieds un terrain solide, — intelligente, ardente, héroïque et dévouée jusqu’à la mort, comme elle l’est, on peut être certain qu’elle fera de grandes choses. Quant à la jeunesse qui reste mazzinienne, après de vains efforts et de stériles agitations elle périra avec la bourgeoisie, à laquelle Mazzini la force aujourd’hui à rendre des services de gendarme.

Je reviens à l’examen des classes et des nations différentes qui constituent l’Italie moderne. J’ai peu à dire sur la petite bourgeoisie. Elle diffère peu du prolétariat, étant presque aussi malheureuse que lui. Ce n’est pas elle qui commencera la révolution sociale, mais elle s’y jettera la tête baissée.

Le prolétariat des villes et les paysans sont le vrai peuple. Le premier est naturellement plus avancé que les seconds.

4o Le prolétariat des villes a un passé patriotique qui, dans quelques villes d’Italie, remonte jusqu’au moyen âge. Tel est celui de Florence, par exemple, qui se distingue aujourd’hui entre tous par une certaine apathie et une absence très prononcée d’éner-